HOAREAU André
HOAREAU André nous a quitté le 16 septembre 2012 à l’âge de 74 ans.
Comment résumer en quelques lignes la vie active et dense de notre ami ?
C’est en 1949 à l’âge de 11 ans
qu’il rejoint l’Ecole des enfants de troupe eurasiens de Dalat. Son enfance et son adolescence parmi nous sont marqués par sa grande facilité d’adaptation et son sens du partage. Ouvert à toutes les activités qu’il
découvre à l’École, il s’essaie dans la fanfare comme clairon, cet instrument magique qui rythme notre quotidien dès le réveil, commande tous nos déplacements jusqu’au coucher par l’intimation
de cesser « le vacarme » après la sonnerie d’extinction des feux. C’est le moment choisi par les « farceurs » pour se payer une dernière tranche de franche rigolade au détriment de camarades déjà
endormis.
Cette occupation musicale ne suffit pas à son tempérament. André s’active très vite autour de tous les sports collectifs ou il réussit à s’imposer rapidement dans diverses disciplines.
L’amitié, le courage, le respect de soi et de l’adversaire, l’esprit d’équipe, le goût de
l’effort, sont parmi tant d’autres, les qualités qui lui permettent de se faire accepter naturellement
auprès de ses coéquipiers. Il franchit ainsi les nombreux obstacles de sélection et de responsabilité pour atteindre le niveau des meilleurs.
Non content de ses exploits en sports collectifs, il devient adepte des disciplines
individuelles telles que le judo, l’escrime, partout ou il peut s’exprimer … Dans chacune des ses activités, André émerge tant par son sens inné de l’effort, que par son esprit de camaraderie.
En
1956, l’Ecole est rapatriée en France. Le Camp Destremeau à Fréjus nous ouvre ses portes avec bienveillance, pour un séjour de brève durée. Les « élèves gradés » de la promotion
Na San, dans l’attente de leur affectation en écoles d’armes, partent à la découverte de la région. C’est au cours de la réception à l’Ecole militaire des sports au Fort Carré à
Antibes qu’André est convaincu que son avenir est dans la voie du sport et que c’est dans cet établissement qu’il pourra assouvir sa passion.
Au mois de septembre 1956, ses diplômes en poche, il quitte l’Ecole
des cadres de Strasbourg pour rejoindre le 24ème Régiment d’infanterie coloniale à Carcassonne dans l’Aude. Au début de l’année suivante, il est volontaire pour un séjour en Algérie avant de
réaliser son voeu en intégrant l’École des sports au Fort Carré pour une formation de moniteur des sports.
Particulièrement à l’aise dans cette voie, il gravit tous les échelons jusqu’au
sommet pour devenir moniteur-chef.
Avide d’activité physique il se spécialise dans de nombreuses disciplines telles que Maître d’armes, Professeur de judo (Ceinture noire 2ème dan) ou Maître nageur.
Partout
André à su faire la démonstration de sa compétence et de son ouverture d’esprit. Meneur d’hommes, profondément humain, il est apprécié tant par ses élèves, par ses pairs que par ses
supérieurs hiérarchiques.
Sa carrière de Marsouin le propulse vers des terres lointaines, vers d’autres cieux. Il séjourne ainsi à Madagascar, au Cambodge ou au Congo, parfois dans des postes Assistant militaire
technique au sein des unités des pays d’accueil, proche de la population locale ou il
dispense avec la même ferveur son amour du sport.
Après 21 années de service, notre Adjudant-chef abandonne l’uniforme
militaire pour entamer une seconde carrière au sein du Ministère des affaires étrangères qui va l’amener en Egypte, en Belgique et à Nantes ou il dépose, définitivement, ses valises pour entamer, à
partir de 1995, une paisible retraite entouré des siens.
André s’est consacré corps et âme aux sports. Exemplaire, il a transmis toutes les valeurs de sa discipline : dépassement de soi, solidarité, esprit
d’équipe et de camaraderie.
André HOAREAU reçoit la Médaille d’Honneur de la Jeunesse et des Sports, mais nous ses camarades qui avons usés avec lui nos fonds de culottes sur les mêmes bancs de l’École,
lui décernons la Médaille d’Or de l’amitié.
Nous offrons à Joséphine, sa veuve, à ses trois enfants et à ses quatre petits enfants, toute notre affection sincère et notre tendresse.
Soyez persuadés que le souvenir d’André perdurera en nous.
Adieu André, Adieu l’ami.
Pierre RECH
(26.10.2012)